Certains génies resteront à jamais incompris. Et plus spécialement si celui-ci ressemble à un clochard de plus de 150 kg yoyotant de la touffe avec des chansons qui s'intitulent Suck a Cheetah's dick, Rock Saddam Hussein's ass ou encore Casper the homosexual friendly ghost. Et pourtant, Wesley Willis reste adulé par des milliers de fans pour l'humour déviant que contiennent ses lyrics ainsi que pour sa personnalité fondamentalement attachante. Pour vous faire une idée, Wesley est une sorte de Daniel Johnston mais en noir. Et en plus grossier.
Né dans une famille de 9 enfants habitant Chicago, Wesley et les siens seront très vite abandonnés par leur père. Avec une mère alcoolique et héroïnomane, ils ne tarderont pas à être placés dans différentes maisons d'accueil non sans avoir préalablement essuyé bon nombre de manchettes. C'est durant cette adolescence difficile que le petit Wesley se réfugie dans la musique ainsi que dans le dessin.
A l'âge de 26 ans, Willis est déclaré schizophrène paranoïaque. Il commence à entendre les voix de ceux qu'il appelle "demon mullets" qui l'insultent et lui ordonnent de foutre le bordel. Pour se calmer les nerfs, il écoute beaucoup de rock et griffonne. Équipé d'une petite chaise de camping et d'un bic bleu, il s'installe au milieu d'une rue, à la fenêtre d'un gratte-ciel ou dans un parc et se met à tracer des lignes sur des feuilles blanches au grand format.
Wesley aurait voulu être architecte. Ses nombreux dessins de buildings, autoroutes, paysages urbain de Chicago prouvent que le bonhomme possède un réel don pour la perspective. Aux gens qu'il croisait en rue lorsqu'il dessinait, il leur demandait systématiquement s'ils ne voulaient pas acheter un de ses dessins ou un de ses CDs. Il réclamait 20$ à l'époque pour un croquis. Aujourd'hui, vous pouvez voir une de ses œuvres en vente sur ebay pour 6.700$...
Wesley à l'oeuvre.
Si le dessin lui permettait de ramasser quelques dollars par-ci par-là, c'est sa musique qui va lui assurer un revenu plus ou moins décent. En 1992 à force de s'incruster aux répètes du groupe d'un pote et de faire rire tout le monde avec ses lyrics allumées, les membres finissent par l'adopter. Le groupe prend alors le nom de The Wesley Willis Fiasco mélangeant du punk rock aux paroles obscènes et délirantes de leur nouveau chanteur obèse.
En 1997, cinq ans plus tard, c'est le split. Wesley arrête de prendre ses médicaments lors des tournées et se rend coupable de comportements violents. Jugé trop instable, les musiciens préfèrent se séparer de leur chanteur. Mon titre préféré de cette époque est sans doute He's doing time in jail dans lequel il raconte comment le fou qui l'a agressé au couteau (lui laissant une grande cicatrice sur le visage et dans le dos) s'est retrouvé en prison.
Malgré plusieurs séjours dans des instituts de santé spécialisés, Wesley n'abandonnera pas le songwriting. A l'aide d'un synthé Casio, il compose des mélodies grossières digne du mode démonstration de sa machine. Cerise sur le gâteau, il lui arrive d'utiliser plusieurs fois le même fond musical sur différentes chansons. Une fois qu'il trouve un bon filon, il l'exploite jusqu'à la moelle. C'est également le cas pour le titre de ses morceaux : Suck a caribou's ass, Suck a cheetah's dick, Suck a llama's smelly ass, Suck a snow leopard's ass, Suck a pony's dirty dick, j'en passe et des meilleures.
En 1997, cinq ans plus tard, c'est le split. Wesley arrête de prendre ses médicaments lors des tournées et se rend coupable de comportements violents. Jugé trop instable, les musiciens préfèrent se séparer de leur chanteur. Mon titre préféré de cette époque est sans doute He's doing time in jail dans lequel il raconte comment le fou qui l'a agressé au couteau (lui laissant une grande cicatrice sur le visage et dans le dos) s'est retrouvé en prison.
Malgré plusieurs séjours dans des instituts de santé spécialisés, Wesley n'abandonnera pas le songwriting. A l'aide d'un synthé Casio, il compose des mélodies grossières digne du mode démonstration de sa machine. Cerise sur le gâteau, il lui arrive d'utiliser plusieurs fois le même fond musical sur différentes chansons. Une fois qu'il trouve un bon filon, il l'exploite jusqu'à la moelle. C'est également le cas pour le titre de ses morceaux : Suck a caribou's ass, Suck a cheetah's dick, Suck a llama's smelly ass, Suck a snow leopard's ass, Suck a pony's dirty dick, j'en passe et des meilleures.
Ses chansons parlent de son vécu comme la fois où il a changé l'huile de sa voiture ou la fois où on l'a foutu hors de l'église. Il y parle également de ses amis, des groupes qu'il a été voir en live, du Mc Donald et de la coiffure mullet comme dans son tube Cut the mullet : "Take your ass to the barber shop. Tell the barber you're sick of looking like an asshole. The mullet is the reason why people hate you."
"Suck a caribouuuu's assssss !!! Suck a giraffe's cock fucking jerk !!!"
Wesley Willis décède d'une leucémie en 2003 à l'âge de 40 ans. Si le personnage vous intéresse, je vous recommande le documentaire intitulé "Wesley Willis's joy rides" sorti fin 2009. Ce qui frappe dans ce docu c'est le don qu'a Wesley pour aborder les gens et se faire des amis. Ce chanteur sumo transpirait la gentillesse. Il avait pour manie de demander aux gens de répéter les mots "Rock" et "Roll" et de leur mettre un petit coup de tête entre les deux. C'est d'ailleurs de là que provient la petite bosse foncée au milieu de son front.
Wesley a sorti plus de 50 disques et la liste de ses meilleurs morceaux serait trop longue à taper. Mais j'ai tout de même envie de vous conseiller l'excellent Fuck You dans lequel il crie à son patron de lui sucer la bite parce que son travail ne lui rapporte pas assez.
Rock over London, rock on, Chicago. Respect monsieur Willis.
son espace.
ses dessins.
son documentaire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire